Jean-Paul Sartre, Le mani sporche

Sartre, Les mains sales, Gallimard, 1989

Jean-Paul Sartre, Le mani sporche

Di Mary Blindflowers©

Sartre, Les mains sales, Gallimard, 1989

Sartre, Les mains sales, Gallimard, 1989, credit Antiche Curiosità©

 

Les mains sales, dramma in sette atti, pubblicato nel 1948 per i tipi della Gallimard, ha suscitato polemiche fin dalla sua prima comparsa al Théâtre Antoine di Parigi, diretto da Pierre Valde e interpretato da François Périer, Marie Olivier e André Luguet. Si tratta di un dramma politico in cui un leader di partito muore e lo si sa fin dall’inizio. Hugo, il killer, racconta le circostanze in cui si è svolto l’assassinio le cui cause rimangono sfumate tra la missione politica e il delitto passionale. Sartre volutamente crea un gioco di incertezza in cui il personaggio agisce come oscillando. Gli era stato dato l’ordine di uccidere Hoederer, ordine eseguito. Il problema rimane la motivazione reale. Hugo ha trovato il coraggio di sparare per gelosia o per una precisa volontà politica?

Sartre sostenne che il dramma di Hugo, intellettuale anarchico di origine borghese, combattuto tra l’appartenenza alla sua classe sociale, e il desiderio di servire una giusta causa dentro il partito proletario, era personale, tuttavia si fa veramente fatica a crederlo, perché attraverso i dialoghi emerge un feroce contrasto sociale. Hugo racconta ad Olga, la sua compagna di partito, quello che è accaduto prima dell’assassinio di Hoederer. Nell’atto terzo l’incontro coi camarades che devono perquisirlo prima di farlo accedere alla stanza del leader politico, raggiunge una tensione che va ben oltre il dramma individuale. Uno dei camarades, George, domanda a Hugo se ha mai avuto fame: “Tu as eu faim, toi? Je crois que tu avais plutôt besoin de prendre de l’exercice avant les repas pour te mettre en appétit”.

Hugo risponde: “Pour une fois, tu as raison, mon grand camarade: l’appétit je ne sais pas ce que c’est. Si tu avais vu les phosphatines de mon enfance, j’en laissais la moitié: quel gaspillage! Alors on m’ouvrait la bouche, on me disait: une cuillerée pour papa, une cuillerée pour maman, une cuillerée pour la tante Anna. Et on m’enfonçait la cuiller jusqu’au fond de la gorge. Et je grandissais, figure-toi. Mais je ne grossissais pas. C’est le moment où on m’a fait boire du sang frais aux abattoirs, parce que l’étais pâlot: du coup je n’ai plus touché à la viande. Mon père disait chaque soir: «Cet enfant n’a pas faim… Mange Hugo, mange. Tu vas te rendre malade». On m’a fait prendre de l’huile de foie de morue: ça c’est le comble du luxe: une drogue pour te donner faim pendant que les autres, dans la rue, se seraient vendus pour un bifteck, je le voyais passer de ma fenêtre avec leur pancarte: «Donnez-nous du pain». Et j’allais m’asseoir à table. Mange, Hugo, mange. Une cuillerée pour la vieille qui ramasse les épluchures dans la poubelle, une cuillerée pour la famille du charpentier qui s’est cassé la jambe. J’ai quitté la maison. Je suis entré au Parti et c’était pour entendre la même chanson: «Tu n’as jamais eu faim, Hugo, de quoi que tu te mêles? Qu’est-ce que tu peux comprendre?”.

Il borghese ricco che mangia anche per il povero, il povero che non perdona al ricco di essere entrato nel Partito senza prima “être poussé par la misère”.

Ecco l’intellettuale che ha tempo per pensare e decide di entrare nel Partito in nome degli ideali. Il proletario invece ci entra per fame, per necessità. Un contrasto insanabile: “… il venaient me faire payer pour mon père et pour mon grand-père et pour tous ceux de ma famille qui ont mangé à leur faim… jamais ils m’accepteront; ils sont cent mille qui regardent avec ce sourire. J’ai lutté, je me suis humilié, j’ai tout fait pour qu’ils oublient, je leur ai repeté que je les amais, que je les enviais, que je les admirais. Rien à faire! Rien à faire! Je suis un gosse de riche, un intellectuel, un type qui ne travaille pas de ses mains…”.

È la lotta di chi “si sporca le mani” contro chi invece sostiene la purezza delle idee, tra i muscoli del soldato e l’anoressia del pensatore: “Comme tu tiens à ta pureté, mon petit gars! Comme tu as peur de te salir les mains. Eh bien, reste pur! A quoi cela servira-t-il et pourquoi viens-tu parmi nous? La pureté, c’est une idee de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi j’ai les mains sales. Je les ai plongées dans la merde et dans le sang”.

Il gap tra azione e ideale, tra proletariato e borghesia, si traduce anche nella descrizione fisica dei personaggi. I camarades sono rudi, muscolosi, robusti, mentre Hugo è l’uomo senza fame, fisicamente debole, emaciato.

Hugo deve uccidere Hoederer in nome dell’ideale, nonostante la simpatia personale che prova per lui, lo ritiene un traditore perché il leader vuole avviare trattative con forze non socialiste, compreso il fascismo, ma finisce per ucciderlo per l’onda emozionale e personale causata dalla contingenza.

Il finale segnala il crollo totale dell’ideale, subentra la delusione di Hugo, il disincanto, la consapevolezza di aver agito per nulla perché la politica è soltanto un gioco di carte truccate.

Non dimenticate di leggerlo.

https://antichecuriosita.co.uk/manifesto-destrutturalista-contro-comune-buonsenso/

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